Feuilles mortes qui tombent
mais ne touchent jamais
le sol, ces souvenirs jaunes novembre
pétillent autour de moi, me rendant ainsi
un faucon taciturne et sans ailes.
Partir? Je ne veux pas. Comment tourner
le dos aux eaux vives du Saint-Laurent
coulant vers l’est? Louis Cyr saurait peut-être
comment le détourner à l’ouest, mais comme toi
il n’est plus là.
C’est pour moi donc cette grande plaine d’Alberta,
vaste inconnu sans fleuve, sans feuille,
sans même un arbre solitaire veillant sur une butte.
Ce sont pour moi ces longues hivers noirs au grands vents
où je vais prier—oui, je te prierai—
qu’un jour l’un de ces feuilles remonte le courant
du passé et redonne à ma vie un brin de couleur.
Mais pas tout de suite. Il faut que je t’oublie un peu
pour mieux un jour me souvenir de toi.
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